Société

Quels sont les mots, les concepts, les débats qui ont marqué l'année et influenceront la prochaine ? Qui les fabriquent, les diffusent ou les imposent ? Avec l'intention d'exercer un journalisme intellectuel -comme il existe un journalisme littéraire, gastronomique, politique ou sportif-, Le Panorama des idées verra une nouvelle édition à chaque mois de novembre, avec l'ambition de cartographier, documenter, éclairer ce qui fait le sel des débats et des sciences humaines, des polémiques et des mentalités de l'année.

Pour une traçabilité des idées

Le Panorama débute par un Abécédaire des idées. Cette année, des mots comme  " sentiment d'abandon", "lanceur d'alerte", "Anthrobologie" ou "Apaisé" tiennent la corde. A quoi a t-on pensé en 2013 et qui devrait se prolonger en 2014 ? De la tyrannie du présent  à la question des droits des animaux, en passant par le vivre-ensemble, les dix ans de la cliodynamique, l'irruption du drone dans le ciel de la philosophie ou encore l'art urbain. L'Atelier intellectuel lui s'est concentré sur repenser le travail et la croissance. En 2013, France Culture, les éditions La Découverte ou encore le Commissariat général à la stratégie et à la prospective, l'EHESS et le Collège international de philosophie ont été les grandes fabriques des idées.

Emmanuel Todd, Thomas Piketty, les Pinçon-Charlot mais aussi Gramsci, Kostas Axelos et Simone Weil ont été les influenceurs de l'année 2013, et ce n'est pas fini.

LES AUTEURS.

Jean-Marie Durand (1965) est journaliste aux Inrockuptibles, en charge des médias et de l'actualité intellectuelle.

Emmanuel Lemieux (1963) est journaliste, cofondateur du site Les influences et éditeur. Il est aussi l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont Pouvoir intellectuel, les nouveaux réseaux (Denoël, 2003), Edgar Morin l'indiscipliné (Le Seuil, 2009) ou encore Tony, 1942 (François Bourin Editeur, 2011) ou dernièrement On l'appelait Télé-Paris (L'Archipel, 2013).

L'ouvrage est co-dirigé par deux journalistes : Jean-Marie Durand et Emmanuel Lemieux. Originalité : le travail rédactionnel provient de la coalition de trois sites Web très différents et complémentaires : Les influences (l'actu des sciences humaines); Internetactu ( philosophie et sociologie des nouvelles technologies) et Esprit critique (science politique)

Bouc émissaire dans un monde de brutes !

" Comme il y a loin désormais du porc complice, coureur et fouisseur, élevé à la ferme, à son semblable, si différent, encagé, entravé, stimulé, puis traité chimiquement, afin que d'engraisser ou de se reproduire au rythme le plus élevé possible : simple élément d'une chaîne industrielle ivre de plus-value. Tel le bouc émissaire; tabou pour les uns, totem pour les autres; il n'a guère le choix de son sort."

Un texte pour l'honnête homme et pour un monde plus rose que gris

Le journaliste Jean Weber se livre ici à une plaidoirie philosophique, poétique, inattendue et drôle du cochon, bouc émissaire d'un monde de porcs où tout n'est que cochonnerie. Au péril de devoir rendre l'homme plus humain qu'humain dans un monde un peu plus rose que gris. Rêvons...

L'Auteur. Jean Weber est journaliste. Après L'Humanité, Les Dossiers du Canard Enchaîné, l'AFP, Le Bottin Gourmand et L'Amateur de Bordeaux, il est désormais correspondant de Sud-Ouest à Bidache, où il peut contempler à loisir les admirables porcs pie noir du Pays basque.

Résister au pessimisme médiatique et à ses effets politiques

"Quand nous écoutons la radio, lisons les breaking news sur notre tablette,réagissons aux alarmes régulièrement couinées par notre téléphone, repassons en boucle certaines images sur la vieille télé ou sur la nouvelle encore plus répétitive car à ma guise, il nous arrive ce quelque chose qu'il faut savoir nommer. Ce qui nous arrive ce matin et tous les autres, porte un nom, sachez-le. Ce qui vous arrive c'est le blues. Pas n'importe lequel. Pas le bon, le beau, celui de Lena Horne chantant Stormy Weather. Mais le blues pas beau, le blues pas ouvert sur un soleil après la pluie. Ce que vous avez ce matin, ce que nous avons de concert, c'est le blues du média.

Le doxa blues... "

Parole vide Vs Parole pleine

Mariette Darrigrand, sémiologue, décortique notre condition de soumis volontaire aux flux médiatiques et qui un beau jour, ressent ce sentiment déprimant de vide de trop de paroles inutiles. Depuis Platon, Doxa signifie la parole vide tandis que Logos est la parole pleine. Or, cette lutte incessante entre le faux et le vrai s'épanouit désormais sur un vaste champ de bataille, le monde hypermédiatique dans lequel nous baignons. Avec perspicacité, érudition et une bonne dose d'humour, l'auteur pointe les tics de langage journalistique qui ont des effets dévastateurs, si ce n'est destructeurs, sur les débats publics. A côté de la nécessaire fonction démocratique et éthique, Mariette Darrigrand défend un principe nouveau pour le 4e pouvoir que sont les médias : la necessité d'une "fonction métalinguistique" qui consisterait à réfléchir sur les mots et les discours utilisés par les entreprises journalistiques.

Publication : le 9 janvier 2014.

L'Auteur. Mariette Darrigrand est sémiologue et chargée de cours à Paris13 sur les métiers du livre. Chroniqueuse à France Culture (" Le secret des sources" ), elle participe régulièrement à l'émission "Deshabillons-les" (LCP). Elle sera blogueuse pour Le Monde pendant la campagne des élections municipales de mars 2013.

La sociologie du corps à l'épreuve des nouvelles technologies

Voici venu le temps des " technocorps " : la technologisation du corps est à l'oeuvre et semble irrémédiable.

Les digital natives nés avec le numérique se dédoublent et se multiplient sur les écrans... Des chercheurs prétendent se pourvoir de capacités surhumaines par implantation sous-dermique de puces électroniques... Des handicapés amputés sous le genou et appareillés défient des athlètes valides à des championnats mondiaux..; La thèse d'une augmentation humaine est prise au sérieux depuis la publication, en 2002 aux Etats-Unis, du rapport NBIC concernant l'émergence de sciences dont la convergence promet la transformation de notre corps (il s'agit des nanotechnologies, biotechnologies, sciences de l'information et sciences cognitives)...

Mots clés du futur : cyborg, nanotechnologies, robots, condition post-humaine

Venus de diverses disciplines (anthropologie, philosophie, sciences de l'information et sociologie), les contributeurs ici réunis présentent plus qu'un panorama critique. Ils montrent et démontrent une révolution en cours dans la conception du corps humain et, par extension, de la société. La " condition post-humaine " n'est plus un jeu de mots de science-fiction. Il est grand temps de réfléchir sérieusement sur ses impacts et sur ses effets dans nos vies quotidiennes et morales. Un travail nécessaire mais vertigineux !

Publication : 9 janvier 2014.

LES AUTEURS. Brigitte Munier-Temime qui dirige et présente l'ouvrage, raconte la fascination contemporaine pour un corps hybridé de technologies et qui va devenir la nouvelle norme. Pierre Musso invente le concept de "technocorps" en écho au "techno-imaginaire" de Georges Balandier. Nicolas Auray étudie la "grammaire" des transformations du corps dues à la fréquentation assidue d'Internet. Le sociologue David Le Breton s'intéresse à l'effacement de la frontière entre l'homme et une "machine intelligente", et s'inquiète de " l'intégrisme technologique".  Jean-Michel Besnier interroge la figure conquérante et ambivalente du robot. Philippe Breton dénonce un paradoxe : l'ordinateur doit imiter l'intelligence humaine et la surpasser tout en se débarrassant d'un corps qui est pourtant producteur de cette intelligence. Dominique Lestel réalise un panorama critique des projets portant sur une amélioration technologique du corps et des polémiques qu'ils ont suscitées.

La peur a toujours accompagné l'histoire des villes. Mais les grandes mutations contemporaines ont renforcé ce sentiment.

Depuis le 11 septembre 2001, le principe de précaution s'est imposé dans la plupart des grandes métropoles.

Mais la "ghettoïsation" et la répression sont-elles des solutions durables?.

En réalité, nous dit Sophie Body-Gendrot, beaucoup de villes ont déjà pris des mesures bien plus intéressantes. Et elle nous fait faire le tour de la planète pour nous décrire concrètement les solutions qui ont été mises en place à New York, Johannesburg, Shanghai, Londres ou Mexico.

Elle nous démontre surtout que, contrairement au discours convenu, les villes ne doivent pas nous faire peur. Elles font plus que jamais preuve de leur immense pouvoir d'adaptation et d'intégration. C'est par elles, et elles seules, que vont se reconstituer des communautés modernes, diverses mais unifiées

La mort d’Oussama Ben Laden semble refermer une parenthèse ouverte il y a dix ans avec les attentats du 11 septembre 2001. Mais la réalité est malheureusement différente. Si le fondateur d’Al-Qaida a incarné le terrorisme transnational, son élimination ne marque pas un tournant dans la lutte contre les organisations terroristes. Se jouant de la mondialisation pour mieux recruter tout en restant invisible, renouvelant en permanence leurs modes d’action et frappant de manière toujours imprévisible, les groupes terroristes ne se font désormais connaître qu’une fois qu’ils ont sévi, c’est-à-dire trop tard. Cette transformation progressive puise dans les méthodes de la guérilla et s’appuie de plus en plus sur des kamikazes n’ayant pas nécessairement de liens entre eux. L’organisation s’est muée en nébuleuse et l’ennemi n’a plus de visage, mais il n’en est que plus dangereux. Très bien documenté et volontairement percutant, cet ouvrage dresse le portrait des groupes terroristes transnationaux et propose une grille de lecture que les services de renseignements tardent encore à appliquer. Le message est simple : ce n’est qu’en comprenant mieux le terrorisme, ses fondements actuels et ses modes d’action, que les démocraties pourront mieux le combat

Journal 2010-2011

« Je vais avoir soixante ans cette année. C’était autrefois le bout de la vie. C’est désormais une étape, celle, peut-être, de la plénitude professionnelle et familiale. Économiste, historien, observateur de la société et du monde, j’ai tenu le journal de ma soixantième année du 22 octobre 2010 au 21 octobre 2011. Chaque jour, j’ai rédigé un billet sur le même cahier, commentant aussi bien les événements du monde que ceux de ma vie personnelle. C’est donc à une lecture subjective de ces 365 jours que je convie le lecteur. Il retrouvera aussi la plupart des événements grands et petits qui ont marqué l’actualité du monde et de la France. Chacun de ces billets est une invitation à la réaction et à la critique, l’exercice du journal ayant ceci de particulier que l’on écrit à la fois pour soi et pour l’autre, le lecteur inconnu du lendemain. »

Voici le livre de chevet de tous ceux qui sont déjà à la retraite ou qui vont bientôt l'être et qui doivent, comme le propose Yvon Gattaz, la préparer deux ans à l'avance.

 Ce livre passionnera :

- Ceux qui souhaitent leur retraite prochainement ;

- Ceux qui voient surgir une retraite imposée et pas assez préparée.

- Ceux qui, déjà à la retraite, s'estiment sous-occupés et recherchent un centre d'intérêt ou de bénévolat au service de l'intérêt général.

Et pourquoi, à la retraite, nous demande Yvon Gattaz, ne pas rendre aux autres un peu de ce que la vie nous a accordé ?

Plus qu'un guide, ce livre plein d’informations et de conseils pratiques décrit avec enthousiasme cette seconde vie qui peut prolonger agréablement la première si l'on sait l'organiser.